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Un gigantesque parc classé par l’Unesco en Patagonie menacé par les flammes

Depuis le 25 janvier, une partie du gigantesque parc national argentin de Los Alerces – du nom d’un arbre endémique (Fitzroya ou cyprès de Patagonie) pouvant mesurer jusqu’à une soixantaine de mètres – est dévorée par les flammes. Ce parc fait la fierté de la province de Chubut (sud du pays). En 2017, cette forêt patagonique andine de plus de 250 000 hectares abritant le « Grand-Père », un arbre d’environ 2 620 ans, a rejoint la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.
Au total, plus de 3 000 hectares ont brûlé, selon les autorités, la moitié dans le parc national, le reste dans une zone limitrophe de la province de Chubut. Dix jours plus tard, dimanche 4 février, l’incendie demeurait incontrôlable, mobilisant plus de 260 pompiers. Les perspectives restaient sombres, face à des températures à la hausse et à des vents forcissants.
« C’est triste. Aucune personne vivante aujourd’hui sur cette planète ne pourra voir cette forêt telle qu’elle était avant l’incendie. Certains arbres vont mettre quatre-vingts à cent trente ans pour repousser entièrement, déplore le gérant du parc national, Danilo Hernandez Otaño. Aucun arbre alerce n’a été brûlé », complète-t-il.
Une série de facteurs ont rendu la lutte contre les flammes particulièrement ardue. A commencer par des températures élevées, dépassant à plusieurs reprises les 30 °C. La Patagonie argentine, normalement caractérisée par des étés cléments, a connu une vague de chaleur historique fin janvier, avec un record de 36,4 °C atteint dans la ville de Bariloche, le 22 janvier. Or, « les températures hautes, favorisées par le dérèglement climatique, aident à la propagation des incendies », souligne Hernan Giardini, coordinateur responsable de la thématique forêt au sein de Greenpeace Argentine.
Surtout des vents forts ont soufflé sur le parc national de Los Alerces, avec des rafales à 75 km/h. « En plus de cela, les vents ont changé de direction, soufflant depuis le nord, depuis l’ouest. La ligne de feu change et cela rend le combat difficile. Cela a aussi pu empêcher des avions bombardiers d’eau de décoller », rapporte Guillermo Defossé, secrétaire de la science et de la technologie de la province de Chubut et ingénieur spécialiste en écologie du feu.
Le 29 janvier, l’Unesco a annoncé sa « préoccupation » face à l’incendie. « Les glaciations successives ont façonné le paysage de la région en créant des éléments spectaculaires tels que des moraines, des cirques glaciaires et des lacs d’eau claire, décrit l’agence des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture dans un communiqué. Ce site est vital pour la protection de certaines des dernières portions de la forêt continue de Patagonie dans un état presque intact et constitue l’habitat d’un certain nombre d’espèces endémiques et menacées de flore et de faune », poursuit l’Unesco.
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