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Tournoi des six nations 2024 : Emmanuel Meafou, le colosse qui veut « rendre à la France » ce qu’elle lui « a donné »

Australien né en Nouvelle-Zélande de parents samoans, Emmanuel Meafou remplit beaucoup de cases au « grand bingo des pays de l’Ovalie » et semblait naturellement destiné à devenir rugbyman professionnel. C’est pourtant loin de l’hémisphère Sud que le deuxième-ligne de 25 ans va faire ses débuts internationaux. Dimanche 10 mars 2024 à 16 heures, à Cardiff, il sera titulaire dans les rangs du XV de France, face au Pays de Galles, lors de la quatrième journée du Tournoi des six nations.
Cette sélection, Fabien Galthié l’attendait avec impatience. Depuis le début de la compétition, le patron des Bleus et son staff ont dû composer avec une avalanche d’absences en deuxième ligne, la suspension de Paul Willemse pour un carton rouge reçu contre l’Irlande le 2 février s’ajoutant aux blessures de Thibaud Flament et de Romain Taofifénua. Mais leur hâte n’a sans doute rien à voir avec celle de Meafou, qui espère enfiler le maillot frappé du coq depuis plusieurs années et a manqué le début du tournoi à cause d’une blessure au genou.
Jusqu’en 2018, « Manny », comme il est surnommé, n’avait pourtant aucune intention de venir évoluer en France, ou même en Europe. « Je jouais au rugby à l’école en Australie, mais je ne m’amusais pas, et j’ai fini par arrêter, raconte Emmanuel Meafou au Monde. Après ça, je passais mon temps chez moi, je ne faisais rien. J’ai recommencé à jouer ensuite, et j’y ai repris goût. Comme je n’avais pas de perspective dans mon pays, mon agent a commencé à envoyer mon dossier en Europe… »
Le CV de l’Australien atterrit sur le bureau des dirigeants toulousains, qui décident de tenter le pari. Une aubaine pour Meafou, dont les valises étaient presque prêtes pour la Floride, où l’attendait un camp d’entraînement pour devenir… joueur de football américain. « Le choix a été facile : je voulais être rugbyman, explique-t-il. La suite est allée super vite : j’ai signé mon contrat et, la semaine suivante, j’étais à Toulouse. »
Arrivé dans le froid de décembre, Meafou a eu deux coups de foudre. Avec le jeu du club rouge et noir d’abord, au sein duquel il a déjà conquis trois titres de champions de France en alliant à sa puissance (143 kilos pour 2,03 mètres) une étonnante dextérité balle en main. Avec la France surtout, dont il est tombé éperdument amoureux.
« J’aime tout ici. Vivre dans ce pays est comme un rêve, raconte le deuxième-ligne. La France m’a donné ma chance. Ici, on travaille mais on profite aussi de la vie. J’adore cette mentalité. Et puis il ne faut pas oublier l’alimentation ! Le pain, la viande… Je n’ai vraiment aucun regret d’être parti, en plus j’ai été super bien accueilli à Toulouse. »
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